Suivre et modéliser
Deux outils scientifiques à la CICOS
L’outil de modélisation et d’allocation des ressources en eau
L’objectif global du projet de modélisation et d’allocation des ressources en eau du Bassin Congo est d’aider aux décisions pour l’aménagement durable du bassin du Congo, de faciliter la planification optimale des projets de grandes infrastructures et d’examiner leurs impacts et leur cohérence à l’échelle du bassin. Quand on connait les enjeux majeurs autour de la (faible) utilisation de l’eau et de l’environnement exceptionnel du bassin du Congo (voir les articles thématiques de ce site), on comprend toute l’importance d’un tel outil pour les acteurs du bassin.
Concrètement il s’agit de réaliser un modèle numérique reproduisant, à l’aide d’hypothèses, d’équations et de données, le fonctionnement naturel du bassin (comment la pluie se transforme en débit, comment l’eau se propage dans les cours d’eau et dans la cuvette centrale ?) et les utilisations de l’eau (qui l’utilise, en quelle quantité, où, à quel moment ?) aujourd’hui et demain. Simuler le fonctionnement du bassin dans le futur veut dire qu’on peut intégrer dans le modèle des variations du fonctionnement naturel (changement climatique) et des changements dans l’utilisation de l’eau (nouveau barrage, nouveau périmètres irrigués, accroissement de la population, transfert d’eau…). Le modèle permet ainsi d’estimer les impacts possibles de tel ou tel scénario dans le bassin versant (par exemple les impacts sur l’inondation de la cuvette centrale, sur la production d’hydroélectricité, sur le nombre de jours de navigation, etc.)
C’est donc un outil scientifique que la CICOS met à la disposition des Etats pour les aider dans leur planification, et les amener à réfléchir ensemble sur quels ouvrages sont à réaliser, dans quel ordre, et sous quelles conditions (suivant l’analyse des impacts possibles transfrontaliers, sur l’environnement ou sur d’autres usagers).
Porté par la CICOS et réalisé par le bureau BRL-ingénierie, ce projet est financé par la coopération française pour un montant d’environ un million d’euros. Il a démarré en février 2014 et doit s’achever au deuxième semestre 2015.
Le projet MESA
La création du projet MESA a été proposée dans la Déclaration de Ouagadougou, signée en septembre 2010 par la Commission de l’Union africaine, le Secrétariat des États ACP et les Communautés économiques régionales africaines. Financé par le 10e FED de l’Union Européenne (37 M), MESA est menée par la Commission de l’Union Africaine.
Ce projet vise à renforcer les capacités de gestion de l’information, de prise de décision et de planification des institutions africaines chargées de l’environnement, du climat, de la sécurité civile et des questions connexes, appartenant à la RDC et aux pays membres de la CEMAC.
MESA met particulièrement l’accent sur les applications climatiques et environnementales, en assurant la maintenance et la mise à niveau des stations de réception EUMETCast (données satellitaires).
L’action thématique (THEMA) « Gestion des ressources en eau » proposée par la CICOS pour l’Afrique Centrale, se penche autant sur le suivi de l’évolution des hauteurs d’eau des sous-bassins que sur celui du bilan hydrologique, afin d’évaluer l’impact du changement climatique sur les ressources en eau et l’environnement.
Les services opérationnels de MESA porteront essentiellement sur :
- L’amélioration et la consolidation du système d’alerte des hauteurs d’eau sur la rivière Oubangui, et l’extension de ce système sur les rivières Kasaï et Sangha (permettant aux navigants d’anticiper les difficultés de passage dans certaines zones à faibles tirants d’eau, comme les seuils rocheux de Zinga sur l’Oubangui ou Kandolo sur le Kasaï).
- Le suivi du cycle hydrologique dans les principaux sous-bassins de la Région (Oubangui, Kasaï et Sangha), afin de connaître l’évolution des ressources en eau du bassin dans le contexte des changements climatiques.
Ce services seront couplés à des bulletins d’alertes et d’information, ainsi que des cartes.
19.11.2014