Voies navigables
De grandes promesses
Nous l’avons dit, avec un réseau navigable d’au moins 17.000 km (selon la base de données de la CICOS ; certains auteurs parlent de 25.000 km, en incluant les voies lacustres), le Bassin du Congo pourrait bénéficier d’un système de transport fluvial très compétitif.
Le cours moyen du fleuve Congo, qui s’étend sur 1.700 km et qui a une largeur atteignant par endroits 16 km forme, avec ses affluents les plus importants (l’Oubangui et le Kasaï), les trois axes principaux utilisables pour le trafic commercial, lequel a fortement diminué au cours des dernières années.
Cette situation découle non seulement de l’instabilité politique dans la sous-région, mais aussi du fait que les affluents au nord de l’équateur (comme l’Oubangui et la Sangha) connaissent des étiages sévères consécutifs à une variabilité climatique dans cette partie du bassin, entraînant un arrêt total de la navigation durant 3 à 4 mois pendant l’année.
C’est ainsi que les hautes eaux de l’Oubangui, de la Lobaye, de la Sangha et de la N’Goko se situent principalement de juillet à mi-novembre, alors que les basses eaux du fleuve du Congo sont enregistrées principalement de juin à septembre avec une décrue secondaire moins importante en février et mars.
En pratique, le transport fluvial est encore loin de tenir ses promesses en terme de contribution au développement économique général. Il a même au contraire décliné depuis les années 1990, en raison de la vétusté et de l’insuffisance de ses infrastructures, de l’inadéquation de sa maintenance, de la médiocrité de son cadre réglementaire ainsi que des nombreux obstacles non physiques entravant les déplacements.
(Sources: Carole Megevand, Dynamiques de déforestation dans le Bassin du Congo, World Bank Publications, 2013 ; Site du Service Commun d’Entretien des Voies Navigables http://gie-scevn.com/; Article Voies navigables de la RDC, Wikipedia 2015 ; Plan d’Action Stratégique pour la promotion de la navigation dans le Bassin du Congo, CICOS, 2007)
12.06.2015