Les prélèvements d’eau dans le bassin
Généreuse mais délaissée
On compte 100 millions d’usagers de l’eau dans le bassin (et plus de 200 à l’horizon 2050)… dont les trois quarts vivent en République Démocratique du Congo. C’est à l’est du bassin, le long de la frontière entre le Congo, le Burundi et le Rwanda, que l’on vit le plus serré (entre 300 et 400 personnes/km2). Entre Kinshasa et Mbuji-Mayi, on a également intérêt à cultiver les rapports de bon voisinage !
Malgré la forte croissance démographique, il y a largement assez d’eau dans le Bassin du Congo pour couvrir l’ensemble des besoins alimentaires et domestiques. Paradoxalement, dans le quotidien des populations, l’eau ne semble pas suffisante ni accessible.
Cette carte montre clairement le paradoxe d’une Afrique Centrale qui prélève excessivement peu dans ses immenses réserves d’eau (seulement 0.1 % !).
Alors que par exemple la République Démocratique du Congo représente à elle seule 25 % des ressources en eau de l’Afrique, ou que la pluviosité est désormais considérée comme surabondante au Cameroun, le constat illustre bien le manque de ressources mobilisées au niveau national pour la distribution de l’eau.
Avec un approvisionnement effectif estimé à seulement 7 m3 par individu par an, l’utilisation d’eau par habitant en Afrique Centrale est considérablement plus faible que celle de plusieurs pays arides du Sahel faisant face à un problème de pénurie physique d’eau. Ceci révèle clairement à quel point la rareté économique de l’eau entrave le développement du Bassin. (Source FAO, 2005)
Cette sous-exploitation est liée à l’insuffisance des infrastructures de retenue ou d’extraction puis d’acheminement de l’eau, et il n’apparaît pas depuis les années 1990 que soit encouragé le développement de tels investissements dans le Bassin.
19.11.2014