Flotte
Un gros chantier
Flotte – La flotte opérationnelle dans les pays membres de la CICOS est estimée à plus de 11.000 unités. Dans le détail, la base de données recensant ces unités et leurs caractéristiques (type, pays, n° immatriculation, etc.) est en cours de mise à jour. Une synthèse du fichier le plus récent de la CICOS (2014) permet néanmoins de se faire une première idée:
Les effectifs apparaissent faibles en regard de l’étendue du bief moyen du fleuve Congo où évolue cette flotte. Cette dernière, dans l’ensemble, est vétuste, et présente une mauvaise gestion générale de son armement comme un manque de formation de son personnel naviguant. L’exploitation des unités se réalise souvent sans respect des normes de sécurité, et aucun système de communication n’est organisé entre les bateaux et les administrations à terre (avis aux navigateurs, assistance, sauvetage, etc.).
Convois de marchandises – La majorité des marchandises sur le fleuve est transportée sur des convois composés d’un bateau pousseur et de plusieurs barges (d’une capacité de 500 à 2.000 tonnes). Petits ou grands, les armateurs transportent essentiellement du manioc frais, des cossettes de manioc, du maïs, de l’arachide, de l’huile de palme et du poisson fumé. Les baleinières transportent plutôt des produits destinés au ménage (sel, sucre, savon, bougies, fripes, ustensiles de cuisine, vêtements).
Le transport de produits pétroliers est effectué par des convois plus importants. Le transport de grumes s’effectue soit à l’aide de baleinières métalliques utilisées pour le poussage de radeaux de bois flottant (en hautes eaux la capacité de poussage de ces baleinières est supérieur à 1 000 m3), soit sur des pontons.
Les convois varient suivant la saison. Par exemple, sur l’Oubangui, en période de hautes eaux, naviguent des convois poussés par vrac de 4.000 tonnes, alors qu’en basses eaux les convois ne comportent généralement au maximum que deux barges de 600 tonnes chargées au tiers de leur capacité.
Quand les niveaux d’eau sont suffisants, il faut environ 21 jours à un convoi de barges transportant à peu près 1.500 tonnes pour effectuer un aller-retour de 2.360 km au départ de Bangui, en chargeant à Kinshasa ou Brazzaville.
Armateurs – On les divise en trois catégories.
- publics, comme par exemple, en RDC, la SCTP (société d’Etat, ex- ONATRA, opérant essentiellement à l’ouest et au nord du pays) ;
- parapublics (SEP-Congo en RDC, SOCATRAF en RCA) ;
- privés. Ils utilisent pour la plupart des bateaux de fortune construits dans des chantiers de « coin de rue » en dehors des normes de sécurité.
Chantiers – Les chantiers officiels qui assurent les travaux de carénage en RDC sont ceux de SCTP (ex-ONATRA), CHANIMETAL, ONATRA et RVF. Citons également, en RCA, le chantier naval de la société SOCATRAF (Société Centrafricaine des Transports Fluviaux) qui est très active sur l’axe Kinshasa/Brazzaville ó Bangui, ainsi que les chantiers du Congo : CENIG et ATC.
Force est de constater qu’à de rares exceptions (comme Chanimetal qui construit selon les normes du bureau Veritas), les chantiers tournent au ralenti, l’équipement et l’outillage étant vétustes ou faisant défaut.
Il existe, à côté de ces chantiers officiels, bon nombre d’artisans le long du fleuve Congo qui construisent des bateaux en acier sans respect des normes.
En marge de son travail sur la réglementation (voir article correspondant), la CICOS réfléchit aux chantiers navals à même de construire des bateaux répondant aux normes, par des dispositifs d’agrément de type bureaux d’expertises fluviales et lacustres devant jouer le rôle de sociétés de classification.
(Source : Assomar.org ; Base de données CICOS, 2015 ; Site du Service Commun d’Entretien des Voies Navigables http://gie-scevn.com/; Plan d’Action Stratégique pour la promotion de la navigation dans le Bassin du Congo, CICOS, 2007)
11.06.2015